En séance de thérapie ou de coaching, généralement quand je commence le début de ma semaine avec un sujet, on le retrouve dans les séances suivantes.
J’ai commencé la semaine avec le sujet de ce besoin de faire en permanence, de se mettre des couches et des couches, des to do list sans fin alors comment sortir de cette dictature de la check-list qui est aussi un enfermement, qui est aussi un lieu de prison qui nous détourne de l’être.
L’idée c’est de créer cette énergie circulante entre le être et le faire. Le être qui va devenir du faire dans la matière. Et en même temps être en capacité d’observer que si je suis trop dans le faire, il y a quelque chose qui se déconnecte de l’être, qui devient très obnubilé par la performance, par le fait d’agir uniquement sans se recentrer, sans partir d’un point de départ qui est l’espace de l’être et qui va se mobiliser à partir de l’espace du mental qui veut à tout prix aller au bout de sa to do list…
Qu’est-ce que ça crée à l’intérieur en fait ? Ce que j’observe c’est comme une dissociation intérieure entre la part de moi qui va être dans le faire, qui va vouloir produire, qui va vouloir s’activer, s’agiter même et à l’inverse cette part de moi qui n’est plus nourrie dans ses qualités d’être : dans son besoin de silence, peut être dans son besoin aussi de connexion à la nature, dans sa reliance à sa créativité…, tout cela va être mis de côté.
En focusant sur le faire uniquement, il va y avoir un déséquilibre intérieur qui va s’opérer. Les répercussions que j’observe en séance de thérapie ou de coaching du coup on perd la joie en cours de route, on perd l’espace de paix en cours de route et cet espace d’amour envers soi qui ne s’intègre pas, qui ne se voit plus, qui ne se comprend plus au sens de comprendre les choses pas intellectuellement mais de les intégrer, de les inclure.
Mon être est mis de côté par contre, je vais sortir le petit soldat en moi qui fait les choses et qui agit en permanence jusqu’à en devenir un vrai dictateur avec soi-même. On ne va plus nourrir son être.
Ce faire, il vient interroger depuis l’espace où il se projette dans la matière son intention aussi parce que le point de départ n’est pas le centre du coeur, le point de départ est très mental dans j’ai ça, j’ai ça, j’ai ça et encore ça et comment je vais faire.
Et si dans ma journée, je me mets dans cette posture uniquement alors à la fin de la journée d’abord je vais faire les choses certainement d’un espace qui ne va pas être très heureux à l’intérieur et on va pouvoir observer une tension et dans cette tension qu’est-ce que ça crée ?
C’est comme si l’énergie, on cherchait finalement à mobiliser l’énergie à un autre endroit que là où elle a envie de s’exprimer naturellement.
Alors le point de départ pour sortir de cette dictature de la check-list, de cette culture de la check-list c’est de pouvoir opérer en amont ce retour en soi et de se demander c’est quoi aujourd’hui qui est présent, où elle a envie d’aller mon énergie ? Où a-t-elle envie de s’exprimer ?
Et comment moi, je peux devenir une coupe à ce qui se présente, à mon élan, mon envie, ma première impulsion ? Par exemple si j’ai envie de marcher en nature mettre les pieds dans la terre aussi et prendre ce temps de ressourcement et comment riche de ce moment de retour en soi, je vais nourrir ma coupe à l’intérieur.
En prenant soin de cet espace, alors peut-être qu’il va y avoir quelque chose qui va avoir envie de naître au monde, de se délivrer au monde, de se créer dans la matière mais du coup ça ne part pas du tout du même endroit. Il y a quelque chose qui est beaucoup plus doux, qui est plus heureux, plus respectueux d’un rythme, d’une temporalité.
On peut sentir comme une joie enfantine qui est curieuse de cet espace de vacuité que l’on crée avec soi et en soi pour être à l’écoute du visible et de l’invisible qui a envie de naître.
Mais pour cela, il est nécessaire de laisser descendre en soi l’expérience de ce qui a besoin d’être intégré pas dans une compréhension mentale je sors de la check-list blabla mais si je ressens, si je perçois les choses dans mon corps, à travers l’espace de la peau, à travers l’espace de mes organes, qu’est-ce que je ressens, comment je suis en lien avec l’extérieur, avec moi-même en gardant ma main dans la mienne et pas en m’éloignant de moi en faisant que du faire toute la journée.
Alors regardez comment ça résonne pour vous, si vous êtes des aficionados de la check-list l’invitation et si aujourd’hui, vous lâchiez votre check-list qu’est-ce qui se passerait ? C’est quoi le risque pour vous ? Il est où le danger ? Est-ce que vous êtes plutôt heureux, ça vous met en joie ou ça vous fait paniquer, c’est la panique à bord ?
Sortir de ce cadre qui peut être très enfermant, qui peut être très rigide et qui peut nous amener à passer à côté de là où notre être a envie de s’exprimer, là où notre être a également un besoin à respecter.
Lorsque je m’offre cet espace pour moi et que je me donne cette ressource à moi-même alors ensuite quand je vais me mette en lien avec le monde extérieur, je vais pouvoir y aller avec le coeur ouvert, à la rencontre de ce que la vie va me présenter.
MM
Photo : Inconnue